Prima Vera
Publié le 05/03/2020 | Grand angle
« Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses ,
(…)
Ô printemps ! bois sacrés !
ciel profondément bleu ! »
Le printemps, lié par nature à la renaissance, satellise beaucoup de symboliques. Commençons par l’introduire.
L’équinoxe est, par définition, le moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit sur tous les points de notre Terre. L’équinoxe de printemps, comme l’équinoxe d’automne, est donc le jour où nous sommes tous égaux devant le soleil.
Les symboles de cette saison d’éclosion et de floraison sont la primevère qui en porte le nom, et l’hirondelle qui, oiseau migrateur, annonce par son retour le réveil des beaux jours.
Le printemps est aussi connu comme la saison des amours : il est l’heure de batifoler gaiement !
CÉLÉBRATIONS
Pâques, d’accord ! Mais pourquoi et comment fête-t-on le printemps sur le globe ? Petit arpentage sur la mappemonde.
Norouz
En Iran, le premier jour du printemps est aussi celui du Nouvel An et s’appelle Norouz. Norouz est célébré depuis au moins 3 000 ans et est profondément enraciné parmi les rituels et les traditions du zoroastrisme. Les iraniennes et iraniens achètent des fleurs comme les jacinthes ou les tulipes. Le renouvellement de sa garde robe et le nettoyage de printemps sont une tradition nationale.
Pâques sami
Pâques est un festival sami à Kautokeino en Norvège. Le peuple des Samis est plus connu sous le nom de Lapons. Pâques occupe une place importante dans le calendrier sami puisque cette fête indique la fin de l’hiver et le début des migrations pour les nomades. En Laponie norvégienne, c’est l’occasion de rivaliser en joutes et en courses de rennes et de célébrer les mariages de l’année. Les artistes occupent une place importante à travers chants (joik), expositions d’art, projections de film, etc.
Holi
Holi, le festival des couleurs, est célébré en Inde et au Népal. C’est l’une des traditions indiennes les plus ancienne. Initialement, holi signifie feu et les hindous faisaient brûler un grand feu avant de se couvrir le visage de cendres. Les pigments de couleur les ont remplacées. C’est aussi le jour où toutes les castes se mêlent, où les inférieurs ont le droit d’insulter tous ceux devant qui ils ont dû s’incliner pendant toute l’année.
Imbolc
Dans la tradition celtique, l’on fêtait Imbolc, un culte lié à la fécondité. On célébrait la déesse celte Brigit et il était d’usage de boire un bol de lait de brebis. Il s’agissait de fêter un renouveau après les jours les plus sombres de l’année. Toutefois, la tradition celtique restant orale, les usages restent hypothétiques et discutés.
Fête du soleil
Chaque année, Teotihuacan au Mexique se fait le théâtre de célébrations joyeuses et enflammées. Déterminées à capturer l’esprit des rayons solaires de l’équinoxe de printemps, des milliers de personnes majoritairement vêtues de blanc se rendent sur ce site archéologique où la pyramide de la lune côtoie celle du soleil et louent l’astre solaire, méditent, réalisent des danses rituelles, portées par une énergie spirituelle.
Lancer de disque enflammé
En Alsace, le Schieweschlawe (« lancer de disque ») est une fête païenne de l’équinoxe de printemps pratiquée dans le nord de la région. Elle se fête également à Dieffenthal, petit village sur la route des vins. Au bout d’une baguette de châtaignier, on fixe un petit disque en bois de hêtre percé d’un trou central. Le disque est plongé dans les braises d’un bûcher. Le lanceur se dirige vers une pierre plate inclinée vers la vallée et lance le disque enflammé.
À la source
Un peu d’étymologie pour comprendre encore mieux. Car les mots ont un sens bien choisi !
Le printemps s’écrivait au XIIème siècle printans, du latin primus tempus : c’est le premier temps, c’est à dire la première saison. Le mot prin désigne le début.
Le printemps a remplacé l’ancien français primevere (variante premevaire, primevoire). Ce mot vient de la forme latine tardive prima vera : au début du printemps.
En anglais, le terme spring désigne la saison mais exprime aussi la notion de source, de jaillissement. Ainsi, springwater signifie eau de source.
Mythologies
Un peu de culture historique pour faire le tour des imaginaires spirituels et symboliques.
Maya est la déesse romaine de la fertilité et du printemps. Son nom est lié, comme celui du mois de mai, à la croissance des végétaux.
Zéphyr est le dieu grec du Vent d’Ouest et du Printemps, apportant avec lui la belle saison et la renaissance de la nature.
Baba Dochia (« la vielle Dokia ») personnifie, dans la mythologie roumaine, l’impatience du monde pour le retour du printemps.
L’inscription Ver Sacrum signifie « printemps sacré » et orne le côté gauche du palais de la Sécession à Vienne. Elle fait référence à un rite consistant à pousser les jeunes hors de leurs cités afin qu’ils puissent eux-mêmes fonder la leur.
LE PRINTEMPS DES POÈTES
Le Printemps des poètes est un événement francophone célébré en France et au Québec. Il incite le plus grand nombre à célébrer la poésie, quelle que soit sa forme d’expression sur tout le territoire.
Chaque édition tente de mettre en avant un sujet particulier sur lequel il sera alors possible de composer selon son inspiration.
En 2020, ce printemps singulier nous invite à fêter poétiquement le courage et affirme : « La course plus que la rage. La lumière à foudroyer le noir. Comme s’il n’y avait qu’un poète pour dire cet éclat d’être sans orgueil. Cette témérité de la langue qui vous mène plus loin que la vue ne peut voir. Cette intrépidité de la parole qui nous fait défaut. »
2020 sonne aussi le centenaire de la naissance de Boris Vian, et pour reprendre encore les mots de l’édito de Sophie Nauleau qui présente cette nouvelle édition du Printemps des Poètes : « ce n’est pas un hasard si l’anniversaire des 100 ans de Boris Vian, le 10 mars 2020, tombe en ouverture de cette édition dédiée au Courage. Car (…) celui-là qui écrivait comme quatre, chantait du soir au matin et jouait comme personne, l’enfant de Ville-d’Avray, le joyeux condamné de la Cité Véron, ce singulier et magnifique poète de 39 ans savait ce qu’il en était de vivre. »
Il est beau de faire rimer printemps avec courage, et de nous laisser porter par cela.
Le printemps dans les livres
Sélection subjective pour appréhender le printemps avec les enfants.
C’est le printemps – Album
Carine Fontaine et Adeline Pierre
Ed. Langue au chat
Dès 3 mois
5,90 €
Parce que tout petit, les bébés distinguent mieux les contrastes, ce livre en noir et blanc, rehaussé çà et là de touches de couleurs vives, retient particulièrement leur attention. La finition mate, la fabrication en carton ainsi que le petit format sont bien adaptés aux petites mains des bébés. Ils apprendront à reconnaître, montrer puis nommer les objets et animaux familiers.
Regarde ! – Album
Corinne Dreyfuss
Ed. Seuil Jeunesse
Dès 18 mois
12,50 €
Il y a toujours quelque chose d’original dans les livres de Corinne Dreyfuss, qui parle aux enfants avec intelligence et simplicité.
Dans ce jardin, c’est à l’enfant de jouer : gratter la terre, cueillir les fruits, poursuivre une sauterelle, sentir les fleurs, observer les petites bêtes, remplir le bol de mûres… Un album participatif au goût de verdure pour apprendre à regarder, à prendre son temps et découvrir les joies du jardin.
Réveil – Album
Hector Dexet
Dès 2 ans
Ed. Amaterra
14,90 €
Dans le silence de l’Antarctique, l’auteur invite à suivre les empreintes des animaux qui s’éveillent et raconte la transition entre les deux saisons.
Une histoire sans texte, silencieuse comme les neiges du nord, où les pages découpées laissent progressivement entrevoir le soleil. Les couleurs, douces au départ, se font de plus en plus vives au fur et à mesure que le printemps apparaît. Un album muet qui recèle des possibilités de récits différents.
Mais encore
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