“Rien derrière et tout devant, comme toujours sur la route” – Kerouac
Publié le 03/07/2023 | L'édito
C’est l’été, et cela fait plusieurs mois que les parents s’organisent : partir quand, où, ça coûte combien, voir qui, la famille et les copains, la classe verte, quelle carte pour le train… Il y a celles et ceux qui partent et celles et ceux qui restent, et puis celles et ceux qui font un peu des deux.
Partir, pourquoi ? L’humain est un voyageur, selon Michel Balint, mobilisé par la “pulsion viatorique”. L’humain va ailleurs : “penser la pulsion viatorique équivaut à considérer que le désir de partir est présent chez tout sujet de façon plus ou moins intense, mais de manière intrinsèque à l’humanité, le mouvement vers un ailleurs serait donc un besoin indéniable” (Ivy Daure).
Il est aussi des voyageurs immobiles, le corps au repos, l’esprit en mouvement. Tout entier concentrés sur un trajet intérieur, le déplacement d’une idée, d’un point de vue, d’images, de sensations…
Ainsi cet été, partons de toute façon en voyage, dans nos têtes ou avec nos pieds. Créer du déplacement, accepter le décalage, rester en mouvement par l’esprit et par les jambes… Ça créera de la place pour les choses qui n’en ont pas d’habitude et dont nous ne soupçonnions parfois pas l’existence !
Et comme toujours lorsqu’on part, il y a les affaires qu’on laisse et celles qu’on emmène, en fonction du contexte et de nos humeurs. La valise qu’on emporte est un assemblage, un mélange, une composition toujours unique d’éléments et d’objets qui racontent des histoires. Et la valise n’est jamais vide… Entre l’utile et l’affectif, les choix de ce qu’on prend et de ce qu’on ne prend pas racontent toujours quelque chose sur nous-même.
Enfin, dans le voyage intérieur comme physique, il y a les frontières, qu’on traverse parfois sans s’en rendre compte. La frontière régule le passage, elle filtre. Cet été rejoignons, en compagnie de Kerouac, Frida Kahlo qui dit :
“Ne fais pas attention à moi.
Je viens d’une autre planète.
Je vois toujours des horizons où tu dessines des frontières.”
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