Le plus malin !

Dans le grand bois, un grand méchant Loup affamé rencontre le Petit Chaperon Rouge.

Il échafaude immédiatement (après tout, c’est lui le plus malin), un plan diabolique pour le manger et, sans hésitation, le met en pratique. Alors qu’il s’approche de la maison de la grand-mère, il savoure à l’avance ce bon repas : «ce sera un jeu d’enfant de les dévorer toutes les deux…». Cela ressemble bien au début du conte que tout le monde connaît, au moins jusqu’au moment où le Loup (qui croit vraiment qu’il est le plus malin), enfile la chemise de nuit rose de la grand-mère et le bonnet et sort de la maison … en s’enfermant dehors!

En attendant d’avoir élaboré un nouveau plan génial, il ne reste plus au Loup ainsi accoutré, (et qui se croit toujours le plus malin), qu’à se cacher dans le bois.

Hélas, le bois est un lieu très fréquenté, surtout par les personnages des contes. Notre Loup fait alors des rencontres embarrassantes (les trois petits cochons, les sept nains, le prince charmant, etc…) qui mettent son orgueil sérieusement à l’épreuve. Pauvre loup! Au lieu d’avoir peur de lui, tout le monde le prend pour une petite vieille inoffensive. Heureusement le Petit Chaperon Rouge est une petite fille très gentille qui vient immédiatement à son secours. Eh oui ! et lui qui se croyait le plus malin de tous!          

Le plus malin met en scène un seul acteur-narrateur qui, à l’aide de tout le répertoire des techniques de l’ombre propres au langage théâtral de Teatro Gioco Vita et d’une qualité de mouvement fortement chorégraphique, interprète tous les personnages de l’histoire. Il nous emmène dans un monde surprenant, où la dimension surréaliste du conte de fées et la dimension réaliste se rencontrent et s’opposent pour produire cet effet comique et grotesque caractéristique à l’histoire racontée.

Les silhouettes en ombre, essentielles mais chargées d’expressivité et d’humour, ainsi que le langage, direct et désinvolte, contribuent à renforcer les thèmes que l’histoire, sans aucun moralisme, nous propose.